MONA – la première lynx femelle à se reproduire sur le Plateau suisse

Une histoire familiale passionnante

En 2010, le lynx femelle identifiée sous le numéro B288, plus tard connue sous le nom de MONA, a été signalée pour la première fois dans le Jura vaudois. Elle a été photographiée avec sa mère AISHA à la lisière d'une forêt. AISHA avait été trouvée orpheline dans les Préalpes bernoises. Elle devait vivre dans le Parc Juraparc près de Vallorbe. Elle s'est toutefois échappée de l'enclos et s'est reproduite à plusieurs reprises dans la nature. Sa fille MONA est donc d'origine génétique mixte et porte à la fois des gènes des Alpes et du Jura. D'autres observations effectuées par les gardes-faune du canton de Vaud en 2012 et 2015 ont montré que MONA avait trouvé son propre territoire au sud du lac de Neuchâtel.

En 2012, elle a été photographiée avec un petit par un piège-photo – un évenement important : il s'agissait de la première reproduction connue de MONA et, en même temps, de la première reproduction documentée d'un lynx sur le Plateau suisse. Les lynx avaient longtemps évité le Plateau suisse, fortement peuplé, mais MONA a montré qu'elle pouvait même y élever ses petits avec succès.

Elle est ensuite restée introuvable pendant plusieurs années. Au cours des hivers 2020 et 2021, une enquête par pièges photographiques a été effectué dans les cantons de Vaud et de Fribourg dans le cadre du projet du chat sauvage, où MONA a finalement pu être retrouvée. Nous supposons que MONA s'est reproduite plusieurs fois au cours de sa vie. En 2021, une nouvelle reproduction a été documentée, mais les petits n'ont pas pu être identifiés avec certitude. En 2023, une nouvelle observation a été faite, cette fois avec un petit d'environ un an, baptisé plus tard JAGO.

Recherche sur les lynx sur le Plateau suisse

En mars 2025, MONA a été équipée d'un émetteur dans le cadre du projet « génétique, santé et démographie » (GSD). L'un de ses petits, JAGO, désormais adulte, a également été équipé d'un émetteur dans le canton de Fribourg à la mi-décembre 2024, toujours dans le cadre du projet GSD. L'objectif de la surveillance à l'aide de colliers émetteurs est d'étudier plus en détail le choix de l'habitat, le succès reproductif et la survie des lynx sur le Plateau, une région fortement marquée par l'activité humaine et morcelée par les routes et chemins de fer. L'âge avancé de MONA montre que certains lynx s'adaptent très bien à cet habitat. On peut toutefois supposer que bon nombre de jeunes animaux périssent, par exemple dans des accidents de la circulation.

Territoires de MONA (environ 60 km²) et JAGO (environ 175 km²) © KORA

Les deux émetteurs fonctionnent parfaitement et transmettent régulièrement des données de localisation. Les émetteurs sont équipés d'un dispositif de rupture qui permet au collier de se détacher automatiquement après quelques années.

Le projet Conservation du lynx (GSD) est un projet de KORA en collaboration avec l'Institut pour la santé des espèces animales sauvages aquatiques et terrestres de l'Université de Berne (FIWI). Le collier émetteur de MONA et JAGO a été posé en collaboration avec les gardes-faune des cantons de Fribourg et de Berne.